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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 05:00

... un festival dans le lagon.

 

" La trombe marine, c'est bien, c'est joli, mais les raies Manta, ça c'est autre chose, ça a plus de gueule, et puis justement c'est la saison !", avait commenté Charlie après le succès des filles lors de leur dernière sortie.

" Qu'à cela ne tienne ! " a déclaré l'une des quatre drôles de dames, " Sus aux raies Manta ! "

Et c'est ainsi que nous partîmes (je dis "nous" car il faut préciser que deux des drôles de dames avaient cédé leur place aux conjoints des deux autres, non sans les avoir menacées des pires représailles si elles ne le faisaient pas. Les raies Manta c'est avant tout une affaire d'homme,... et puis si on peut pêcher en plus...Juste un peu...Bon ok, on va négocier.) à l'aube sur un lagon trop calme en cette saison.lever de soleil

 

Nous les avons cherchées des heures et des heures durant, scrutant la mer comme le ciel, espérant voir un bout d'aile, ou une grande forme sombre planant à la surface.on cherche les mantas

 

Mais rien à l'horizon, à part la nuageuse silhouette de l'île d'Anjouan.on voit anjouan

 

Notre commander Céline désespérait, quand notre dévoué capitaine Djamel proposa en tout bien tout honneur d'aller pêcher, histoire de ne pas revenir bredouille. Si j'approuvai ce choix stratégique, le refus fut, lui, catégorique. On chercha encore. Les deux drôles de dames entêtées, qui ne ressemblaient plus vraiment à des Charlie's Angels, mais plutôt à des Hell's Angels, avaient des indics dans le lagon.

Huggy * la murène javanaise, pas très loquace,

Murène

 

et Maurice* le poisson globe, un moulin à paroles.

maurice

 

Oui ils avaient vu les Manta, un peu plus loin là-bas. D'ailleurs le quartier était devenu infréquentable depuis leur arrivée, et le plancton se faisait rare.

Effectivement, un peu plus loin là-bas, ou pas très loin en tout cas, nous aperçumes à la surface une grande forme sombre qui se déplaçait

Aile sombre 2

 

dans un banc de fusiliers.

Manta et fusiliers 2

 

Deux, trois, quatre,... raies manta se gavaient tranquillement de plancton et de petits poissons, la bouche grande ouverte,

belle manta bouche ouverte

 

  en faisant d'incessants aller-retour.

deux mantas

 

Nous nous mîmes à l'eau, palmes masque et tuba, et là ce fut le bonheur, un " truc de malade mental " comme dira plus tard notre capitaine Djamel, une fois remis de ses émotions.

gros plan mata presque face

 

  Inutile de palmer ou d'aller vers elles, les Manta sont curieuses. On restait immobile, et elles venaient nous voir, en se rapprochant de plus en plus, gracieuses et magnifiques.

Manta vue de dessous et nageurs

 

  Elles volaient, planaient en un ballet en en faire pâlir les petits rats de l'opéra d'Avignon.

manta profil gros plan

 

Nous sommes restés deux bonnes heures avec elles, tellement nous étions sous le charme.

Dja et Manta

 

 

  Ces raies Manta impressionnantes, de deux à quatre mètres d'envergure, sont totalement inoffensives.

manta virage vue de dessus 3

 

  Elles paradent dans les courants et sautent quelques fois hors de l'eau pour se déparasiter.

 

manta vol plané

 

  Pourquoi donc ce surnom de "diable des mers " ?

Merci encore à notre intraitable et obstinée commander Céline et à son capitaine Djamel. On n'a pas pêché, rien de rien, mais quelle rencontre ! Charlie peut aller se rhabiller, la mission est plus que réussie.

photo trafiquée

 

 

Pour ceux qui veulent en voir plus, d'autres photos sont développées dans l'album "Manta".

 

* Par un évident souci d'anonymat, ces noms sont purement fictifs. Maurice et Huggy tiennent à leur tranquillité, et à leur vie. Ce sont des indics professionnels. Ils portent aussi des postiches les rendant totalement méconnaissables.

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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 15:26
... un petit tour de l'île en avion.

Le rendez-vous est pris à l'aéro-club de Petite-Terre, juste à côté de l'aéroport, avec Isabelle, notre pilote hors-classe.
Décollage prévu à 9 heures, à bord de ce cessna 172 "... Juliette Zoulou ".

Mais avant de décoller, diverses vérifications sont à faire, à commencer par le plein : 180 litres pour 5 heures d'autonomie.

Cet avion a une vitesse de croisière de 110 noeuds ( 198 kms/h) et son plafond pratique est 4 000 mètres. Bon nous, on volera entre 1 000 pieds et  2000 pieds ( environ entre 300 mètres et 600 mètres).

Les vérifications prévol extérieures et intérieures sont faites. On appelle la tour de contrôle pour les paramètres de vol et l'autorisation de se positionner sur la piste pour le décollage.
LN est "ROGER". Ok, on peut y aller !


La piste de l'aéroport mesure 1 900 mètres de long, mais le Cessna n'a besoin que de 400 mètres pour s'arracher du sol tout en douceur.
Notre tour de l'île s'effectuera dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. On file donc vers le nord, pour ensuite revenir par le sud.
Une fois en l'air, on en prend plein les yeux. Le lagon est magnifique, et les couleurs magiques.
On survole le lac Dziani,
Le port de Longoni,

les îlots Choizils et l'îlot de M'Tsamboro,


la plage du préfet....

On fait le point sur la carte,
et devant nous, apparaissent l'îlot de Sada,
l'îlot M'Bouini qui ressemble à une raie pastenague,

l'îlot Bandrélé,
la maison,
la mythique passe en S,
et bien d'autres images qui sont venues rejoindre l'album photo "Mayotte vue du ciel".

Notre tour de l'île s'achève, on regagne Petite-Terre, après une bonne heure de vol.Vue sur le quai Balou et l'amphidrome

Mayotte est vraiment une très belle île. Merci Isabelle pour ce très grand moment de bonheur.

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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 21:05
... il y a une bosse sur l'aileron !

En ce samedi 4 octobre, nous sommes partis tout heureux, à la recherche des baleines à bosse, ou mégaptères.
Il a plu la veille, le temps est nuageux, mais le lagon, lui, se repose. On glisse sur un lac.

On rencontre d'abord des dauphins "long-bec" (stenelles), qui nous ont gratifiés de quelques acrobaties (pirouettes, sauts périlleux) impossibles à photographier,
puis, après quelques lieues de navigation, on aperçoit au loin, un petit point sombre (près des côtes, au milieu de la photo. Non, ce n'est pas une pirogue, ni une bouée.).
On se rapproche, l'eau ondule,
un aileron bossu émerge (c'est à cause de cette bosse à la base de l'aileron dorsal qu'on les appelle les baleines à bosse),

un jet,

c'est une mère avec son baleineau !
On va les suivre tranquillement, à distance, pendant une petite heure. La mère est sensible, elle ne semble pas vouloir nous présenter son fiston.
Ils se déplacent très vite, plongent, restent un long moment sous l'eau,

avant de refaire surface.

Finalement, la mère se rapproche, et s'immobilise. Elle nous attend ? Ou alors c'est le baleineau  curieux qui veut absolument voir à quoi ressemblent les Hommes ?
Quoiqu'il en soit, on se met à l'eau tout doucement, et on nage vers elle.
La masse est impressionnante,
très impressionnante !
Et sous l'eau, c'est féerique, on aperçoit d'abord la caudale dans le bleu,
puis la mère et son baleineau, d'à peine 1 mois.
Allez, on se rapproche de ce mastodonte de 12 mètres et de 30 tonnes, histoire de mieux les observer. Le baleineau se situe au niveau du "museau" de sa mère.
Après, c'est que du bonheur !

Ce baleineau consomme 200 litres de lait quotidiennement, et prend 70 Kg par jour. La mère quant à elle, jeûne pendant ces longs mois de pouponnage. Elle peut perdre jusqu'à 30 % de sa masse corporelle.
C'est la fin de la saison. Les mégaptères quittent le lagon de Mayotte, et partent vers l'océan antarctique où elles vont passer quelques mois à manger (et à ne faire que ça) tout le krill qu'elles pourront afin de reconstituer leur réserve de graisse. Et se préparer ainsi aux prochaines "parades amoureuses" (dans un an ) dans l'océan indien, période à laquelle le baleineau devra quitter sa mère.
Nous avons eu une chance extraordinaire d'avoir pu "nager" avec eux. La baleine à bosse dégage une telle grâce, une telle majesté, qu'elle impose le respect. Nos yeux en sont encore tout imprégnés, et pour longtemps.
On a  vécu un moment rare et magique.

Merci à Cédric de Sea Blue pour son professionnalisme et ses précieuses informations.

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13 juillet 2008 7 13 /07 /juillet /2008 05:00
... cap sur la mer.

Après une parade amoureuse, quelques morsures romantiques au cou, et un long accouplement en surface, les tortues vertes (Chelonia midas) viennent pondre sur les plages de Mayotte, et certains sites où l'on trouve des herbiers ("prairies" sous-marines formées de plantes à fleur dont se nourrissent les tortues vertes), sont protégés et préservés.

Hier, on a assisté à l'éclosion d'une ponte (l'incubation a duré 76jours !).
Environ 130 bébés tortues (des tortillons ?) sont sortis du sable, et direction la mer à toute vitesse.
La température est bonne, les premières apparaissent, les autres suivront...

Et maintenant, direction la grande source de lumière : la mer.

La course sur le sable commence, mais aujourd'hui pas de prédateur (chiens errants, oiseaux, crabes, hommes, ...). Le nid est surveillé !

Il est important de les laisser crapahuter comme cela, car en se frottant sur le sable, elles s'enlèvent une sorte de cordon ombilical.

Il ne faut donc pas les prendre et les mettre directement à l'eau sous prétexte de leur faciliter la tâche. De tout façon bébé ou adulte, il ne faut toucher aucune tortue, ni les approcher de trop près.
Le stop ne marchera pas mademoiselle !

On approche de l'eau,

Ça y est ! il faut nager en surface pour reprendre souvent sa respiration. Quand elle sera adulte, elle remontera environ toutes les 6 minutes.
Un autre danger les attend : le large (hélices de bateaux, braconnage, requin-tigre, mérou, ...)

Peut-être que l'une d'entre-elle atteindra l'âge adulte et viendra pondre sur cette plage.
Si vous voulez en savoir plus sur les tortues de Mayotte, allez voir le site suivant:
Association Oulanga Na Nyamba

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