... était la pirogue.
La pirogue à balancier mahoraise monoxyle (taillée dans un seul tronc, ici un manguier) serait d'origine indonésienne .
Elle est utilisée principalement pour la pêche traditionnelle : pêche à la palangrotte, au lamparo (de nuit, avec la pétromax qui remplace le lamporo), ou au filet.
Cette pirogue, creusée à la main, est extrêmement lourde dans l'eau et difficile à manier à la rame. Certaines ont des petites voiles comme à Zanzibar ou à Madagascar (boutres), mais on en trouve très peu à Mayotte.
Non ! Sur Hippocampe, les pêcheurs traditionnels rament, encore et toujours.
" Entre le ciel et l'océan
Parti seul sous le vent,
Vire de bord, cap sur le Nord
Sans te retourner
Rame.
Ni les sirènes ni aucun danger
Ne te ferons dévier,
Dans ta pirogue droit devant
Sans te retourner
Rame."
Chanson "Rame" écrite par Cyril Avezou. Vous pouvez l'écouter quelque part dans ce blog
(séquence souvenir).
Pour l'avoir expérimentée, et pour avoir eu mal aux épaules et au dos pendant un mois, je préfère nettement le kayak ! Il faut dire que je m'étais beaucoup retourné pour voir si j'avançais, ce qui était le cas, mais très, très lentement.
Le gros avantage de cette pirogue à balancier pour la plupart de ces courageux pêcheurs qui ne savent pas nager, elle ne verse pas (par temps de mer calme à peu agitée j'entends). Bon il faut souvent écoper, mais au moins on peut bouger sans s'envoyer à l'eau au moindre éternuement, comme au kayak, discipline dans laquelle, je m'en rends compte en écrivant, j'ai encore des progrès à faire (ceci pour parer à d'éventuelles moqueries gratuites).
Le côté poétique de cette pêche traditionnelle est le spectacle qu'offrent toutes les pétromax allumées la nuit, sur un lagon calme baigné d'un ciel étoilé. Un grand moment de quiétude, loin du tumulte lumineux mamoudzounien !
Vous pourrez voir beaucoup de ces pirogues sur les plages des villages de Mayotte, de toute taille, et de toute couleur. C'est un des côtés agréables de l'île.
En attendant, " Entre le ciel et l'océan, ..."