... les makis terribles !
Aujourd'hui, c'est tout là-haut que l'on a rendez-vous.
Le mont Choungui, cône de lave refroidie emblématique de Mayotte, dont l'ascension relève plus de l'escalade que d'une simple rando.
Monter le Choungui, c'est comme monter un mur avec des racines dessus ! Et franchement, c'est mieux que Disney Land.
Bon au début, ça glissait un peu. La traversée de la forêt nécessitait des orteils de margouillat, et on a échappé à de belles glissades.
Mais arrivée devant le mur, Lola, 6 ans, a sauté de racines en rochers, presque en rigolant. Quant à Iloé,
néo-adolescent-qui-ne-devrait-pas-tarder-à-muer-et-à-construire-son-banga, il est parti comme une fusée, à coup de hop ! hop ! hop ! frénétiques . Les makis avaient du mal à suivre.
Et puis bonheur, en cette fin de saison des pluies incertaine, un ciel bleu et dégagé était au rendez-vous. Les contours découpés de l'île de Mayotte, la barrière de corail, Anjouan, le Bénara, les différents îlots ... s'offraient à nos yeux transpirants.
Du haut du Choungui, on se sent un peu maître de Mayotte,
on rappe, on slame, on pose,
on sourit, on salut, on rit, ... Bref le Choungui, ça déchire.
- " hé, c'est quoi, la petite tâche verte sur petite Terre ?
- Houlà t'as de bons yeux toi ! Ca, Pétoulet, c'est le lac Dziani, le plus grand cratère du monde ! Avant c'était un volcan qui a, en partie, donné naissance à Mayotte.
- On y va , On y va ! "
Facile à dire, et ... facile à faire. On a pris la mégasuperlonguimaginaire tyrolienne du mont Choungui, et après une très longue descente vertigineuse, on est arrivé pile poile en un ziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip devant le lac Dziani. Bon il a fallu un peu lever les fesses pour éviter les barges, mais dans l'ensemble, ça s'est plutôt bien passé. Certains en ont même profité pour changer de vêtements.
Ce fut une journée bien remplie et bien sportive. On décerne le prix spécial du courage et de la volonté à Iloé et Lola qui nous ont vraiment épatés. On en connait un paquet qui ont râlé et
pesté, soit à la monté, soit à la descente. Si, si, j'insiste !
Alors après l'effort, le réconfort, direction la plage des Trois Baobabs, pour se détendre les muscles, se couler, se lancer
du sable mouillé, faire la sieste, et attendre
un magnifique coucher de soleil.
Mayotte c'est trop bien, trop beau, trop tranquille, trop quoi !
- "Vous partez demain ?
- heu, non, c'est vous qui partez demain.
- Ah.
- Enfin, si votre pédalo est à l'heure. Car à Mayotte on sait quand on arrive, mais on ne sait pas quand on part, ni comment on part ! C'est le côté magique et féerique de l'île.
- Alors c'est déjà fini ?
- Ben oui.
- On se revoit dans neuf ans, c'est ça ?
- Oui Pétoulet, c'est ça. Quand tu auras mué.
- Quand-même c'était bien.
- Ouais, allez, va, ton pédalo t'attend. Pour retrouver ta maison, suis les nuages roses."
Et ils sont partis comme ça, en se retournant de nombreuses fois car leur pédalo avait un problème technique. Ils sont
partis, du coup la maison semble bien vide, et les moustiques dépriment.