... Terre brûlée.
Madagascar, l'île rouge ne devra plus ce surnom à cause de la couleur de sa terre, mais plutôt suite aux incendies volontaires qui ravagent ses forêts et ses parcs.
De Tananarive à Tuléar, tout n'est que flammes,
feux,
crépitements et grésillements.
Une odeur de résine de pins plane sur ces étendues brûlées et ravagées, où plus rien ne poussera. La terre s'appauvrit et se
transforme inexorablement en sable.
Là où il y avait de belles forêts primaires, il n'y a plus que de la végétation rase noircie par des brûlis
incessants.
Peu à peu apparaissent des paysages de "toundra", et de savanes. C'est sec, cramé, brûlé.
Même les célèbres et magnifiques parcs de Madagascar ne sont pas épargnés, comme ici, dans le parc de l'Isalo (le colorado malgache). Et au milieu d'un paysage à couper le souffle, coule une rivière de cendres, un long serpent noir qui dévore tout sur son
passage.
Madagascar, la deuxième grande île de la Terre de Feu (mais pas pour les mêmes raisons) se transforme en un immense désert. Qui sait ! Peut-être que dans vingt ans on y verra des chameaux.
La faute à qui ? Aux bouviers qui pratiquent la culture sur brûlis pour nourrir leurs troupeaux ? Aux vengeances stupides de propriétaires terriens ? Aux voleurs de zébus qui ainsi effacent leurs traces ? Au "gouvernement" malgache qui ne donne aucune subvention, aucune aide aux paysans ?
La liste peut être longue, et les explications idem. Grande est la misère d'un pays qui n'a pour autre solution que celle de brûler ses terres.
Madagascar, l'île flamme, se consume lentement, et bientôt il n'en restera que des cendres.
C'est encore un pays magnifique aux multiples ressources, encore aujourd'hui, peut-être pas demain. Le pillage et le saccage continuent...